LA PÊCHE A LA PINASSE
Quand le vent souffle de l’est, la mer devient calme. L’embarcation peut accoster ou prendre la mer sans trop de risques. Dans les communes de la côte landaise on pratique la pêche à la pinasse à l’aide d’un grand filet : « La SENNE ».
La pinasse de Mimizan « Pupuce » est une barque en bois de pin, fabriquée par un pêcheur local surnommé « Paquebot ». Elle est longue de six mètres et pèse une demi tonne mais ça ne l’empêche pas d’être rapide. L’avant et l’arrière sont légèrement relevés.
Elle est mue par six avirons tirés par trois rameurs. Le premier « Yéyé » donne la cadence et se trouve près de l’arrière, c’est lui qui surveille le bon déroulement du filet. Les avirons sont attachés avec des cordes sur des taquets en bois.
Le filet, dont la longueur peut varier entre trois cents et trois cent cinquante mètres, a au centre une poche avec des mailles épaisses et deux ailes fermées par deux barres plombées, les « bourdons ». Une corde soutenue par un liège et une ralingue plombée lui donne une ampleur de quatre mètres environ.
Le pilote épie la mer. Quand il juge que les conditions sont favorables, il rassemble son équipage et téléphone aux quinze autres pêcheurs. La pêche se pratique le plus souvent de nuit. Les pêcheurs vont aussi bien à « Remember » qu’à « l’héliport ». Le camion tire la pinasse sur sa remorque.
Les pêcheurs vérifient l’état du filet et l’entrepose au fond du bateau.
A l’endroit choisi par « Yéyé », le spécialiste, l’équipe met la pinasse à l’eau, face à la mer, puis les rameurs montent et attendent l’embellie.
Le pilote donne la corde attachée au bourdon à un homme de l’équipage resté sur la rive.
La pinasse part cap au large sur cinquante à soixante mètres et vire de bord. Le bateau aux ordres du pilote fait un arc de cercle (sud-nord) tout en déroulant le filet.
Les rameurs attendent l’embellie pour accoster. Ils sautent à terre et, aidés par le restant de l’équipe, tirent le filet face à la dune jusqu’à l’arrivée de la poche sur le sable.
Les pêcheurs récupèrent le poisson dans des paniers (les trusons).
Le filet chargé sur des « piquets » est porté par équipes de deux jusqu’au bateau.
La senne nettoyée, le bateau peut repartir pour un nouveau coup de filet. La pêche dure quatre ou cinq heures.
Le poisson ainsi péché est réparti en tas avec équité selon les espèces attrapées. On tire au sort : chaque pêcheur donne un objet (clou, couteau…) que l’on met dans un béret. Le plus jeune membre de l’équipage pioche et dépose un des objets sur chaque tas.
Chacun récupère sa part et ils se séparent en se promettant de se retrouver au plus tôt.
